On a testé pour vous : la déconnexion
A quelques jours des fêtes de Noël, retour sur le billet de Cécile Valero, extrait du hors saison, qui donne les clés pour réussir votre déconnexion pendant vos vacances.
Cet été j’ai déconnecté pendant 3 semaines. Comment ? Je vous embarque pour un petit retour en arrière, quand il faisait beau (ok ok, pas tout le temps) et chaud à Bordeaux…
Jeudi 5 août 2021, 18h30. Les derniers mails sont envoyés, l’écran s’éteint et la multiprise est débranchée. Le silence tombe sur cette fin de journée qui sonne le début des vacances d’été, et le seul sentiment qui prédomine c’est la fébrilité : ai-je bien fait tout ce que je devais faire ? Briefé les bonnes personnes ? Laissé aucun dossier en suspens ? Qu’est-ce que j’aurais bien pu oublier qui précipiterait le monde dans un gouffre de terreur ?
C’est un peu comme si les premières heures de vacances étaient consacrées à leur fin. On ne sauve pas des vies dans notre métier, et pourtant c’est comme si chaque seconde entre la réception d’un mail et sa réponse était essentielle.
Les vacances qui devraient être synonymes de décompression et de liberté, sont aujourd’hui pour beaucoup d’entre nous — et principalement dans les métiers digitaux — associés au stress et à une surcharge de travail par anticipation. Ce qui m’a amenée à me demander : est-ce lié au métier, à la société basée sur le bonheur via la réussite au détriment de tout le reste (“CEO, entrepreneur born in 1964: Jeffrey… Jeffrey Bezos” 🎼), à la diminution de la frontière entre professionnel et personnel ou bien à l’actuelle pandémie qui a envoyé balader toute notion de déconnexion ? Je suis au regret de vous dire que… je crois bien que c’est un mélange de tout ça à la fois.
LA DÉCONNEXION : UN FANTASME INATTEIGNABLE ?
“Instauré par la loi dite “Loi travail” du 8 août 2016, le droit à la déconnexion est en vigueur depuis le 1er janvier 2017. En dehors de ses heures de travail, tout salarié n’est pas tenu d’être en permanence joignable par son employeur pour des motifs liés à l’exécution de son travail. Dans le cadre du télétravail, mis en place de façon exceptionnelle ou non, le droit à la déconnexion s’applique également. Cependant, les modalités de ce droit doivent être prévues par l’entreprise.” — source
Même si la déconnexion est un droit essentiel et indispensable pour le bien-être au travail, en pratique c’est un petit peu plus compliqué que ça… Si on prend le cas du social media, on ne peut pas juste cliquer sur “off” et s’en aller quand on a des dizaines de milliers de personnes qui attendent une réponse dans l’heure à toutes leurs questions les plus farfelues, et des algorithmes qui au moindre écart d’animation vous invisibilisent pendant des mois.
Est-ce que c’est important d’avoir une animation régulière, une modération systématique pour conserver le liens avec les communautés et des campagnes saisonnières pour générer de la visibilité et de la conversion au moment des vacances ? Oui.
Est-ce que ça justifie le burn-out de (beaucoup trop) nombreux community managers ? Non.
C’est important d’être consciencieux, mais c’est encore plus indispensable de se préserver pour ne pas passer ses congés (mérités, à n’en pas douter !) à ne pas pouvoir profiter tellement la période “pré-vacances” nous a épuisés mentalement et physiquement. Mais cela implique également que l’ensemble de la chaîne hiérarchique ait bien conscience de tout ça : l’importance de déconnecter, la surcharge qu’entraîne l’anticipation trop importante, l’absence d’une personne qui prend le relai, les deadlines impossibles…
To-do list des petits trucs à faire pour bien déconnecter :
prévenir tout le monde de vos dates d’absence pour que chacun s’organise en termes de deadline
faire confiance à ses collègues : ils gèrent, alors on se détend, ce sont des professionnels compétents et il n’y a pas de raison qu’il y ait un souci
réduire le nombre de publications (notamment sur des périodes qui ne sont pas stratégiques pour l’entité), ce qui évite une anticipation impossible
briefer un de ses collègues sur la modération pour ne pas laisser les communautés sans réponse
supprimer les notifications social media / se déconnecter de ses comptes professionnels
si besoin, supprimer l’application “mail” de son téléphone (oui même pour transférer une info cruciale de dernière minute : vous avez prévenu que vous étiez absent(e), alors rien n’est plus urgent)
ne pas s’empêcher d’aller sur ses réseaux personnels, car cela fait aussi partie des loisirs et ce plaisir de consommation ne doit pas être entaché par un réflexe du type “tiens, je vais voir si ma dernière publication a marché…”. ON ARRÊTE ÇA DE SUITE !
ne pas oublier qu’on ne sauve pas des vies, rien n’est grave ni irrémédiable ; les problèmes auront bien le temps de trouver leur solution au retour de congés
ne pas oublier de respirer tout au long de ce processus
Cet été pendant 3 semaines, j’ai pu tester cette “déconnexion” dont tout le monde parle et je peux vous dire que ce n’est pas un concept surestimé ! Je pensais que ça allait être compliqué, que j’allais forcément devoir intervenir sur certains dossiers, que je n’allais pas arriver à prendre du recul et… c’est bien plus facile qu’on ne croit avec une bonne bière (ou un jus de fruits frais, y’en a pour tout le monde) et des copains, croyez-moi.
Bonus : grâce à mes merveilleux collègues qui ont parfaitement géré en mon absence, la rentrée n’a pas été synonyme d’angoisse et la reprise s’est faite toute en douceur. ❤️
J’ai bien conscience que c’est un luxe d’avoir une équipe géniale et des projets cools ou de ne pas être angoissé(e) à l’idée d’aller au bureau, mais ce n’est pas pour autant que tu (oui, toi !) tu n’as pas le droit de faire un break pour profiter de la vraie vie, derrière un écran ou au-delà comme tu en as envie.
Ces conseils sont plus que valables pour vos vacances de Noël. Elles sonnent la fin d’une année très digitalisée pour laisser place à 2022 qui, si vous vous en donnez les moyens, pourrait bien être l’ère du bien-être numérique, de la déconnexion, de la sobriété.
Ce sont nos sujets de prédilection, traités en long et en large dans la 3e édition du hors saison. On vous invite à découvrir la suite (et on ne vous en dit pas plus, mais il y a un super coloriage pour décompresser à la clé).
Bonne déconnexion !